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Soit dit en passant

Et si on parlait d’autre chose, pour changer un peu !

16 Avril 2017 , Rédigé par Jean-Claude Dorléans

 

 


En dépit d’un temps qui s’annonce plutôt clément pour un jour ordinaire de novembre, alors que nous nous apprêtons à en finir avec le mois d’avril, j’ai songé un moment à partager avec vous mes réflexions sur un sujet qui, parfois, s’en vient nous titiller les neurones, j’ai nommé  la mort. Ou la vie, si vous préférez, bien que ce soit la même chose en vérité. La vie c’est au début, la mort à la fin, entre les deux il y a l’attente. Il existe différentes façons de combler la tante, tout dépend de son âge et des moyens dont on dispose ! – Ne nous égarons pas néanmoins. L’attente est généralement longue, horriblement longue, mais nous avons à notre portée différents artifices grâce auxquels une heure peut nous paraître ne durer que cinquante neuf minutes. Or, si l’on répète l’opération un plus ou moins grand nombre de fois, un mois peut compter moins de trente ou trente et un jours. Je ne parle évidemment pas de février qui est un cas un peu spécial sur lequel on ne peut tabler qu’une fois l’an, il faudrait alors avoir toute la vie devant soi et jouir d’un ennui phénoménal, privilège qui n’est pas offert à tout le monde, sinon ce serait la gabegie. Tentez d’imaginer – mais si, c’est possible ! – une société où auraient été abolis la lecture et la musique, la télévision, la presse et les serviettes périodiques, les jeux de cartes, le loto, les mots croisés, les téléphones portables, Internet, Facebook, Instagram,  et j’en passe, sans compter l’alcool, le vin, le tabac, la baise, les médocs, Michel Sardou, songez un peu à la désespérance glauque dans laquelle nous serions abandonnés et contraints de patauger jusqu’à ce que mort s’ensuive… D’où la conclusion qu’en avait tiré un de mes auteurs favoris : vivons heureux en attendant la mort. Certes certes, vivons heureux peut sembler étrangement optimiste, voire carrément utopiste, et donc manifestement dégoûtant et redonc totalement contraire à cette obstination têtue qui nous incite à ne  jamais perdre de vue les lourds nuages noirs et l’orage qui déjà gronde à deux pas d’ici, ni davantage accepter de continuer à subir les propos guerriers, revanchards et xénophobes de tel ou tel dont il faudra rapidement se débarrasser pour pouvoir enfin respirer un bon coup afin de goûter sereinement une ou deux bouteilles de blanc d’Oingt en conchiant les crapules et les voyous qui nous pourrissent l’existence depuis que l’homme a découvert son irrépressible fascination pour les chefs. Avant de leur faire passer définitivement le goût du pain bénit. La mort prend tout à coup un aspect autrement séduisant, nous serions même tentés de lui proposer nos services lorsqu’on songe au nombre effarant d’ordures qui continuent de nous empuantir l’air, pis qu’une décharge à ciel ouvert où s’entassent les détritus de ce que nommons avec envie et délectation notre belle société de consommation.
La mort des autres est infiniment moins répugnante lorsqu’il ne s’agit pas de nous, sinon à quoi nous serviraient nos belles usines d’armement et de produits chimiques qui luttent vaillamment contre les délocalisations, les suppressions d’emplois et la disparition programmée de notre patrimoine industriel laborieusement édifié sur le dos des enfants et des émigrés venus de partout où nos colonies prospéraient. C’était le bon temps, me direz-vous, et que n’y retournons-nous donc, hein ! C’est en effet dans cette prespective que la mort a été inventée, par anticipation en quelque sorte et pour nous épargner des souffrances interminables puisque l’euthanasie n’est acceptée que collectivement et après décision du ministre en charge. Question d’éthique, en somme. Fort heureusement, le génie humain n’est pas dépourvu d’imagination, ses serviteurs travaillent d’arrache-pied et le progrès n’en finit pas de faire des pas en avant. Bientôt la mort sera un plaisir pour tous, pas seulement celle des autres.
Il n’empêche qu’en attendant…


16 avril 2017

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O
Ah .. la Camarde.. Quel habit aura t elle pour le rendez vous? Question à laquelle nous ne pouvons répondre à moins de la convoquer et de choisir si elle aura des jarretelles, une jupe écossaise,un tailleur ou que sais je.. Pour l'avoir côtoyée aussi, sans préliminaires, je n'en garde pas un mauvais souvenir.<br /> C'est le réveil le plus dur plutôt. Mais je m'en remets.<br /> <br /> Concernant les patrons de l'ancien temps, c'est vrai, il y en avait de bons ( si si ), tout comme il y a bons arabes.<br /> Il ne faut pas tout amalgamer. <br /> Mais la démonstration est longue, et il faut que rentre chez moi...
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