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Soit dit en passant

Tuons le désir et soyons sages !

24 Décembre 2017 , Rédigé par jcd

Tout un chacun n’a-t-il pas sa propre conception du socialisme dont les règles risquent fort de s’avérer variables voire divergentes d’un penseur à un autre et nul ne saurait affirmer, sans craindre le ridicule, détenir le dogme idéal, infaillible, incontestable et susceptible de rallier tous les suffrages, sauf peut-être ceux d’une bourgeoisie, grande ou petite, qui s’imaginerait à deux doigts d’accéder au concept d’aristocratie et n’aurait, dès lors, aucune passion pour l’égalité ni même la fraternité. Sans remonter jusqu’à Jaurès, observons les différences qui s’imposent à l’évidence entre les options de quelques-uns de nos plus célèbres hommes politiques récents s’étant plus ou moins revendiqués socialistes et en ayant défendu corps et âme l’idéologie contre les assauts de l’adversaire toujours prêt à en découdre pour bouter faquins et paltoquets hors du royaume.
Gustave Flaubert, que la chienlit eut horrifié, n’y allait pas par quatre chemins et il s’est prononcé sans ambiguïté aucune sur la question, notamment dans une lettre à Louise Colet datée des 2 et 3 mars 1854.

Le rêve du socialisme, n’est-ce pas de pouvoir faire asseoir l’humanité, monstrueuse d’obésité, dans une niche toute peinte en jaune, comme dans les gardes de chemin de fer, et qu’elle soit là à se dandiner sur ses couilles, ivre, béate, les yeux clos, digérant son déjeuner, attendant le dîner et faisant sous elle.
N’est-elle pas somptueusement épanouie cette attachante humanité, telle que nous la dépeint l’auteur célèbre de Madame Bovary ? Tout y est, y compris les odeurs, certes sobrement évoquées mais avec des détails qui pourraient inciter ce bon monsieur à voyager en première classe afin de demeurer à distance respectable du commun. Fort heureusement, nous rassure-t-il, tout ceci n’est qu’un rêve. Un cauchemar peut-être même, sacré Gustave !

Pourtant, moins de dix ans plus tôt, ce Flaubert-là n’écrivait-il pas à l’exquise Louise :
De toute la politique, il n’y a qu’une chose que je comprenne, c’est l’émeute.
Il est vrai que le temps peut parfois altérer la combativité et modifier le jugement, nous le vérifions tous les jours. D’aucuns parlent de sagesse quand il ne s’agit en vérité que de confort, pour choisir l’émeute il faut n’avoir rien à perdre.

23 décembre 2017

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C
N'est ce pas un peu utopique à ton âge de rêver encore au grand soir et de suggérer une émeute un 24 décembre,alors que le foie gras s' étiole déjà dans les assiettes.<br /> C'est de l'inconscience où de la sénilité précoce .
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J
C'est bien, mais c'est un peu court jeune homme ! Quelques développements ou exemples actuels auraient été bienvenus après cette mise en bouche.<br /> Et puis, le titre... Tuer le désir ne serait-ce pas tuer le vie ?<br /> Copie à revoir, peut mieux faire !
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