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Soit dit en passant

Pour Michel Onfray

9 Octobre 2018 , Rédigé par jcd


Ils étaient une demi-douzaine d’employés fidèles et obéissants réunis autour d’une table afin de condamner unanimement les propos tenus par un individu dont ils semblaient penser que sa place n’est certainement pas de s’adresser à un plus ou moins vaste public pour dénigrer, voire se moquer sans la moindre espèce d’humilité d’un homme que le peuple d’une nation tout entière a choisi pour le guider vers le succès, la réussite et l’épanouissement de chacun dans le félicité d’un bonheur enfin retrouvé.
Les employés fidèles et obéissants, serviteurs zélés de leur employeur, semblaient en avoir gros sur la patate et fustigeaient les manquements de cet individu, singulièrement absent alors que dans n’importe quel tribunal l’inculpé est invité à défendre ses positions et ses actes. Pas un contradicteur n’avait été admis à répliquer aux accusations prononcées par chacun des participants dans un même élan d’émouvante solidarité.
Généralement, dans ce genre de procès on accepte qu’un, ou deux au maximum, des plaignants vienne tempérer  la liste des griefs dont l’accusé est coupable afin de permettre à l’opinion publique de croire à l’intégrité des dénonciateurs. Voire à leur impartialité. Ici, point de simagrées, l’unanimité était totale et l’absent indiscutablement coupable et, dans la foulée, condamné.
La sélection du «jury» avait probablement été effectuée par des gens compétents afin qu’il n’y eut point la moindre fausse note pouvant offrir matière à discussion, voire à interprétation. L’ensemble était impressionnant d’homogénéité et,  même dans la pire des démocraties, il est plus que rare d’avoir affaire à une telle cohésion.
Que l’accusé ait tenu des propos quelque peu désobligeants pour le nommé Emmanuel Macron, attribuant à son égard des titres empruntés à la noblesse, nul n’a été dupe. Il s’agissait là de moquerie destinée à ridiculiser le plaignant, lui-même absent d’ailleurs. Et il semble que l’intéressé n’ait, quant à lui, pas jugé nécessaire de s’en offusquer, consentant en somme à se voir apparenté à un quelconque monarque. L’un des employés fit même valoir une accusation d’homophobie à l’encontre de l’accusé au motif que celui-ci aurait utilisé les termes Mon chéri en s’adressant au plaignant quand il s’agit en fait d’affection caractérisée, où seule une poignée de pervers s’en vient brandir  une hypothétique lubricité dont l’accusé me semble exempt en la circonstance et en l’absence de tout consentement  venu de l’éventuel partenaire. L’art de la dérision n’est certes pas à la portée de chacun.
Il peut m’arriver d’observer quelques divergences de détail avec l’accusé sur tel ou tel autre point mais  le plus souvent il m’est agréable , voire réjouissant de le lire et, dans le cas présent, j’adhère entièrement à son propos, y compris dans les termes où il le formule présentement. Que la monarchie ait à cœur de préserver ses privilèges nous y somme hélas habitués depuis fort longtemps mais il arrive aussi que parfois elle perde la tête…

9 octobre 2018
 

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