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Soit dit en passant

Disparu

30 Avril 2014 , Rédigé par JCD

Il y a un an jour pour jour, c’est-à-dire le jeudi 14 mars 2013 à quatorze heures et vingt-sept minutes — faisons fi des secondes — je m’apprêtais à mettre un terme à un textaillon d’un intérêt plus ou moins comparable à celui que j’ai aujourd’hui décidé de dédier lui aussi à une improbable postérité, à cette différence près toutefois que j’entendais à l’époque dénoncer l’imprécision des sondages, et au-delà l’inexactitude des statistiques alors qu’un an plus tard j’ignore complètement sur quoi je vais bien pouvoir déblatérer. Toujours est-il qu’en 2013 le 14 mars tombait un jeudi tandis qu’en 2014 c’est un vendredi. À qui se fier ? je vous le demande. Certes, j’observe qu’il n’est pas encore  quatorze heures et vingt-sept minutes mais seulement onze heures vingt-huit, néanmoins il est à peu près certain qu’à quatorze heures vingt-sept nous serons bel et bien pareillement vendredi plutôt que jeudi. On voit par là combien les données dont nous disposons s’avèrent fluctuantes, nous contraignant à vivre dans la plus terrifiante incertitude, selon que février compte vingt-huit ou vingt-neuf jours et que l’on continue de fêter Mathilde alors que le vendredi est le jour de la côte de bœuf pour les mécréants de la classe moyenne et du hachis Parmentier pour les pauvres parce qu’il faut bien terminer les restes, on ne va pas jeter tout de même ! Les andouilles sont tenues de bouffer du poisson, que les arêtes leur perforent le gosier !
Raison de plus, me dis-je, pour dénoncer l’impéritie de nos gouvernants et de leurs subalternes lorsque pas un seul d’entre eux n’est à ce jour capable de nous dire où est passé le Boeing 777 disparu depuis bientôt une semaine, deux heures après son décollage de Kuala Lumpur à destination de Pékin avec 239 personnes à bord.
Nul ne saurait nier la capacité de l’homme à faire disparaître, sans trucage, un certain nombre de ses congénères avec lesquels il n’entretiendrait pas de rapports particulièrement amicaux. On a maintes fois pu constater qu’un peu plus de deux cents est un nombre tout à fait modeste, pour ne pas dire dérisoire au regard de performances désormais historiques, mais plus rares sont les prestidigitateurs capables de faire se volatiliser un avion, sans laisser la moindre trace de saleté nulle part. Soixante-quatre mètres de long et autant d’envergure pour un poids avoisinant les cent quarante tonnes, voilà qui constitue un objet quelque peu encombrant que l’on escamote pas comme une balle de ping-pong en racontant des sornettes pour endormir les spectateurs du premier rang, qui sont en général les plus attentifs. Il est bien sûr tentant d’imaginer ce gros insecte plongeant dans les eaux pourtant peu profondes du golfe de Thaïlande mais, là encore, comment se fait-il que les cent quatre-vingt-mille litres de kérosène contenus dans ses réservoirs n’aient pas orné de leurs divines moirures la surface des eaux où le touriste sexuel aime généralement à venir voir flotter la plupart de ses membres ?
Peut-être devrons-nous admettre que le vol Malaysia Airlines 370 a subitement fuité par quelque trou dans la couche d’ozone et qu’il tourne maintenant sans fin dans l’espace comme nombre d’autres déchets oubliés des hommes. À moins qu’il n’ait jamais existé…

mars 2014

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C
Qu'elle imagination ! Après le vaisseau fantôme , le spectre volant.<br /> Une explication plausible:: Le carburant de l'avion n'était peut-être pas du SANS plomb, donc il n'a pas surnager (rire)
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