En avant… marche ! Une deux, une deux, demi-tour à droite, droite !
Très récemment, le camarade Klépal vint nous entretenir de l’une de ses roboratives lectures. Il s’agissait précisément du livre publié par Barbara Stiegler aux éditions Verdier et intitulé Du cap aux grèves. Le sujet principal, dans la mesure où il influence les deux suivants, en est le néolibéralisme, cette doctrine qui se différencie très ouvertement du libéralisme (que l’on peut qualifier de classique) en ce sens qu’elle remplace la liberté de choisir telle ou telle autre voie par une absolue obéissance aux règles fixées par ceux qui en ont décidé autrement. La société se verra donc contrainte à se soumettre à l’échelon mondial à la division du travail qu’exige le nouveau marché en cours d’instauration. D’où l’asservissement de la commission européenne (sociaux-démocrates inclus) à une politique de compétition effrénée dont les individus les plus modestes et les plus vulnérables ne connaîtront que l’impact négatif. Ce qui pouvait encore subsister d’apparence démocratique dans le système électoral est appelé à disparaître au profit (le terme est parfaitement adéquat) d’un régime nécessairement autoritaire. Et c’est en somme très logiquement que les deux sujets suivants (la retraite et la grève) seront eux aussi soumis à la même manipulation.
L’obéissance est la force principale des armées, aimait à me répéter l’adjudant-chef Candotto à la fin des années cinquante alors même que j’avais déjà énormément de difficultés à me sentir suffisamment impliqué dans l’indispensable effort de décolonisation d’un territoire humblement islamique. Je crois d’ailleurs me souvenir avoir entendu dire qu’il appartient aux chefs de donner des ordres clairs qui ne prêtent nullement à interprétation et ne sont jamais suivis d’une autre directive en totale contradiction avec la précédente. L’épisode Covid 19 devrait à ce titre figurer au livre des records. Peut-être la cause en serait-elle à rechercher dans l’incertitude d’un homme politique à choisir son camp et à se prétendre ni de gauche ni de droite, de crainte de passer sans doute pour un extrémiste.
À la guerre il est préférable de choisir son camp et de savoir s’y tenir. Certes, il y a des exemples contraires célèbres et édifiants.
28 septembre 2020