De l’importance, relative, du crochet X
Un de mes amis (ils ne sont pas si nombreux qu’il faut savoir leur conserver fidélité) m’ayant confié avoir été victime d’une agression venteuse lui ayant mis bas un tableau installé sur ce mur au-dessus de son bureau depuis déjà un temps certain, il s’interrogea sur l’opportunité qu’il y aurait à le raccrocher à sa place, et plus solidement peut-être. Mais il opta pour son remplacement car il possédait des ressources dans une pièce voisine. L’œuvre, sortie de sa réserve, par sa présence soudaine et imprévue fit s’établir une connivence qui s’affirma être une évidence. L’autre n’avait plus qu’à gagner la réserve pour y purger son temps de réclusion, dans l’attente d’un autre coup de vent, toujours possible. Le remplaçant, tout fier de lui, déclencha l’admiration de son propriétaire qui l’avait jusque là sans doute un peu oublié. L’amour, quel qu’en soit l’objet, peut bien s’accommoder des coups de foudre et des répudiations, aussi temporaires fussent-elles. L’attrait de la nouveauté vaut toutes les excuses et tout n’est peut-être qu’affaire de circonstances, plus ou moins favorables, sans que viennent s’y greffer de bas motifs financiers qui peuvent parfois influencer la valeur de l’œuvre acquise. L’engouement que génèrent souvent certains produits se revendiquant de l’art comptantpourrrien en fournit de bien savoureux exemples dont il serait probablement prudent d’envisager la dégringolade au plus bas, sans que le vent n’y fût pour quoi que ce soit.
2 août 2020