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Soit dit en passant

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28 Août 2019 , Rédigé par Jean-Claude Dorléans

Coucouche panier !

                    L’expression est attribuée, à tort, à Joseph-Ignace Guillotin (1738-1814), médecin, humaniste et homme politique à qui l’on attribue, également à tort l’invention de la machine à trancher les têtes dont il ne fit qu’améliorer les plans.

 

 

Les scientifiques, dont nous ne saluerons jamais trop le pragmatisme admirable de désintéressement, et ils l’ont prouvé au milieu des années quarante, optant de manière catégorique pour la liberté des peuples en se mettant au service de la démocratie (en plein mois d’août) et en s’opposant vigoureusement à la volonté hégémonique du pouvoir nippon, les scientifiques disais-je viennent à nouveau de démontrer leur talent créatif et leur sens inné de l’anticipation en créant le concept, et les accessoires qui vont avec, d’euthanasie de confort (un de mes lecteurs avait d’ailleurs cru spitituel voire cocasse de corriger l’orthographe de l’un de mes propos plus ou moins récent en remplaçant le s d’euthanasie par un z, ce qui n’est pas du meilleur goût et risque de discréditer les efforts méritoires de nos collègues outre-Rhin qui ne se prénomment pas tous Adolf. Les scientifiques donc, pénétrés sans douleur néanmoins par leur mission visant à préserver le meilleur de l’humanité, se sont interrogés dans le silence de leur laboratoire très bien entretenu et après avoir exigé que l’on éteignit la télévision allumée par quelque assistant souhaitant manifestement déguster l’arrivée de la cent-quarante-toisième étape du Tour de la Confédération Helvétique alors même que le moindre secrétaire d’état sait dès le matin qui a gagné. Soucieux de se positionner au-delà des interrogations partisanes nos hommes de science parvinrent à la conclusion selon laquelle l’euthanasie de confort pourrait permettre aux hommes et aux femmes de se soustraire aux interrogations absurdement philosophiques que peut parfois provoquer la présence d’un animal de compagnie qui n’a que trop duré(e, ha ha ha !). Or nous savons tous que l’excès d’urée dans le sang est le plus souvent à la source  de négligences, généralement involontaires. étant moi-même initiateur du processus d’euthanasie préventive je ne puis que souscrire à ce concept de confort qui mettra un terme à toutes ces ambiguités relevant d’une scolastique démodée, les mieux informés diront qu’elle est obsolète.
Lors des premières années de cohabitation avec un animal de compagnie on ne lui trouve la plupart du temps que des qualités, voire des vertus mais c’est avec le temps – comme l’avait si judicieusement remarqué le vilain pessimiste Ferré – que les rapports se détériorent et vont jusqu’à s’envenimer, n’excluant que rarement une brutalité quelquefois violente. L’animal de compagnie, qu’il soit de genre mâle ou femelle, ne conserve qu’exceptionnellement ces vertus qui ont dès le départ séduit l’acquéreur et devient plus ou moins rapidement ennuyeux voire insupportable, d’où la nécessité d’une euthanasie de confort, telle que celle fréquemment adoptée au moment des départs en vacances familiaux dont on peut tout à fait étendre la pratique à des situations d’urgence quotidienne sans être pour ce faire tenu de partir à l’autre bout de la presqu’ile de Giens. Certes certes, la différence est grande entre oublier volontairement son chien ou son chat sur une aire d’autoroute et lui fracasser la tête à grands coups de pelle à charbon en lui racontant que c’est pour son bien. Personne n’est dupe et sûrement pas l’animal de compagnie qui croit pouvoir deviner que son temps de vie parmi ceux qui l’ont un jour recueilli est arrivé à son terme. D’autant que, lorsque le traitement est appliqué de manière rigoureuse il ne nécessite en aucun cas d’en renouveler l’exécution et c’est précisément ici que s’inscrit son efficacité et que la notion de confort prend tout son sens. D’aucuns se sont plu à dénoncer certains cas de non-professionnalisme, peut-être dûs à un matériel par trop rudimentaire, condamnant jusque devant les tribunaux des êtres humains persuadés de bien faire alors que chacun se doit d’être exemplaire et donc irréprochable. On a vu des animaux de compagnie élevés au rang d’épouse ou époux légitime ou pis villipender en public des Landru et autres Petiot quand il convient, et c’est tellement vrai, d’opter pour une attitude d’humilité devant son maître ne fut-ce qu’en raison du fait qu’on lui doit le gîte et le couvert. L’animal de compagnie, que l’on qualifie improprement parce qu’exagérément de domestique, doit évidemment jouir d’égards dans la mesure où il est assimilé à l’humain auprès duquel il vit, même s’il doit parfois fournir quelques efforts pour séduire.
C’est pourquoi nous déconseillons fermement l’usage du collier étrangleur et de la laisse nucléaire qui sont fournis par le vendeur diplômé soucieux de votre sécurité. Il peut arriver, lors de circonstances quelque peu particulières que l’on confonde l’anesthésiste et l’euthanasiste mais en dépit du fait qu’il faille se montrer vigilant il convient de demeurer circonspect dans l’appréciation car les conséquences demeurent parfois, à l’évidence, assez semblables. Et lorsque je parle de demeuré il ne s’agit pas toujours des conséquences. Il appartient à chacun de connaître ses droits, ce que nombre d’animaux de compagnie ignorent le plus souvent sinon ce serait la chienlit, et pourquoi pas la révolution. Or, nous savons par expérience jusqu’où cela nous mène et ce n’est pas Pierre Gattaz qui me contredira.
Voilà pourquoi il est nécessaire, que dis-je, indispensable, de développer et d’intensifier l’usage de l’euthanasie de confort qui permettra à tous les imbéciles de se débarrasser de leur animal de compagnie lorsque celui-ci aura cessé de leur plaire ou de les amuser, comme d’autres se séparent d’un livre lorsqu’ils l’ont lu ou d’une bagnole lorsqu’elle est passée de mode. En attendant que Mister Cancer Généralisé Fulgurant sache enfin reconnaître avec certitude lesdits imbéciles, les salauds, les cons et nous en débarrasse vite fait bien fait. Et nous comptons sur son discernement.

28 août 2019

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