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Soit dit en passant

Spécial Dernière

1 Mars 2016 , Rédigé par JCD

Hier, je reçois le blog d’un autre vieillard, sans doute un peu plus âgé que moi mais encore guilleret, lui, qui me propose ainsi qu’à d’autres de croire en dieu – non, là, je suis quelque peu injuste, je voulais juste employer un autre mot, tout aussi démodé et désormais pareillement plein de vide, révolution par exemple. Après un éloge intéressant de Pasteur il entreprend de brosser rapidement le tableau d’une déconfiture désormais mondialisée, comme le reste, et énumère sobrement les divers points sur lesquels les gouvernants au service du seul pouvoir qui compte – et d’ailleurs ne fait que ça, compter – n’ont pas cessé depuis lurette déjà mais plus encore durant ces vingt dernières années de nous conter sornettes. Certes, d’aucuns parmi les plus insultés de cette humanité apathique se sont laissés aller à espérer. Quoi ? Que la merde se mette à sentir bon, comme interrogeait Céline ? Non, mais peut-être un peu que demain on rase gratis, ou qu’en tout cas l’on fît ce que l’on avait promis, à commencer par s’attaquer à la finance, semeuse de mort. Nous ne saurions le leur reprocher, aux espérants, convaincus que la gauche est là pour ça et que ce serait quand même la moindre des choses qu’elle entreprît ce que la droite qui l’avait précédée aux affaires n’avait très logiquement pas même promis. Et ce que virent nos espérants, ce qu’ils vécurent tandis qu’on leur garantissait que ce serait bien pire car les exécutants aspiraient à réformer, conformément aux ordres venus d’en haut, car les ordres viennent toujours d’en haut puisque ceux à qui ces ordres sont destinés sont en bas. Bref, les réformes sont quand même le service minimum à mettre en chantier lorsqu’on se prétend de gauche et que l’on tient les rênes du pouvoir. Las, les socialistes se firent sociaux-démocrates et il ne fallut guère de temps pour que l’on passe de la gauche molle au libéral-fascisme. Certes, c’est spectaculaire et ils sont quelques-uns à n’en être pas encore revenus. Peut-être que la goutte d’eau qui fit déborder la vase fut-elle symbolisée par la réécriture du code du travail, car là ils y allaient un peu fort. Ce n’était plus promesses non tenues et mensonges mais carrément l’entrée officielle du patronat au gouvernement et la destruction pure et simple de ces fameux acquis sociaux gagnés contre la droite par le Front populaire en 36 et le Conseil national de la Résistance en 1943. C’était remplacer Jaurès par Gattaz.
Bien sûr on ira de moins en moins voter puisque, à force de toujours voter contre on finit par se lasser de voir l’heureux élu grimper sur le trône avec moins de trente pour cent des suffrages exprimés. L’abstention enfle davantage à chaque scrutin mais quoi, l’important n’est-il pas d’être élu ? Il est des questions que l’on écarte d’un revers du coude. La démocratie, quoi la démocratie ? Toutes les apparences ne sont-elles pas présentes, et bien visibles ? Certes certes, l’édifice se lézarde, le navire prend l’eau mais qu’est-ce qu’on s’en fout dès lors qu’on garde le job, d’autant qu’il est bien payé le job et que le cumul des mandats n’est toujours pas interdit. Et puis, il est toujours possible de se retrancher derrière l’Europe, qui décide ceci ou cela et qui, en quelque sorte, déresponsabilise l’exécutant des basses œuvres. À Davos, les grands patrons du monde (ils représentaient 1346 entreprises) ont promis 37% de destructions d’emplois d’ici 2020. Ils sont tout à fait capables de tenir leurs engagements, et ce n’est que dans quatre ans. ça s’arrose ! Les droits de l’homme passent toujours après les droits des patrons. Des surhommes en quelque sorte.
Parce qu’il ne faudrait tout de même pas se faire trop d’illusions, les rêveurs. Un emploi, ils en auront toujours un, ceux-là qui décident de ceci ou cela, et puis, dans le pire des cas, ils en ont mis à gauche. Les paradis fiscaux ce n’est pas fait pour les chiens, pour quelle raison croyez-vous que nos intouchables ne se soient pas vraiment hâté de faire le ménage qui, pourtant, remplirait gentiment les caisses de l’État. J’admets qu’ici ou là existent des tentatives pour se prendre en main mais ne nous leurrons pas trop, vivre dans une yourte ou dans les bois est interdit par la loi, et avec l’état d’urgence en main on décide de tolérer ou non, il n’est que de voir comment se passent les choses à Calais. Les surhommes dont il était question plus haut possèdent tout, y compris la force armée, et ils n’hésiteront pas à s’en servir, ils l’ont déjà fait.
Nous les avons laissés grossir, grossir, ils ont tout, et nous rien. Il faut se résigner les copains, c’est fini.
mars 2016

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C
Les avancées du Front Popu de 36 , du CNR de 43 et même de 68 ne sont plus que de vieilles lunes d'un passé folklorique révolu. La nouvelle société sera composée de Soleil vert et de 1984.<br /> Bon courage.<br /> <br /> PS: Votre évocation (pas invocation) de Dieu, m'incite à cette demande de précision ; les actions de grâce vaticanes sont-elles cotées dans les paradis fiscaux?. Si oui à quel taux .
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J
Méchant jeunot qui prétend à la suite d'une lecture trop rapide et visiblement mal assimilée que je propose à mes éventuels lecteurs de croire en un dieu quelconque, ou, pire, en la révolution ! Vil et bas ! Bon, heureusement, ton texte s'améliore un peu, très peu, chemin faisant, cahin-caha.<br /> Je te sais grâce cependant d'avoir ménagé mon anonymat.
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