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Soit dit en passant

L’important c’est l’intrigue !

11 Septembre 2014 , Rédigé par JCD

J’évoquais ces jours-ci, dans le seul souci de bien sûr me gausser, l’effroyable histoire de Paul qui sauterait bien Marie alors qu’elle lui préfère Raoul qui a une Laguna. On devine au travers du bref résumé ci-dessus l’énorme potentiel dont dispose une telle intrigue puisqu’on peut bien évidemment remplacer dans un second volume Paul par Pierre ou Jacques, Marie par Denise et Raoul par Vincent. Sans omettre la Laguna qui pourrait tout à fait devenir une Lamborghini. Ou une Fiat 500 si l’on souhaite plonger le lecteur dans une aventure qui se situerait parmi les gens de modeste condition. Il va de soi que Vincent devrait alors changer de statut social, d’appartement, de quartier et de résidence secondaire. La Lamborghini serait par exemple de couleur rose fuchsia alors que le pot de yaourt italien opterait pour un anonymat discret, mais Vincent n’aimerait guère que Denise se nommât Denise, préférant de loin Jennifer ou quelque chose qui soit davantage de son temps. Paul, pourtant, était sûr de son coup puisque sa start-up judicieusement positionnée sur le marché des nouvelles technologies venait tout juste d’être rachetée par le géant des couches culottes, lui-même associé au numéro deux du thon en boîtes. C’est assez dire combien il pouvait se permettre d’ambitionner se lancer dans une carrière politique dès lors que Gianni, le père de Marie — qui n’était en vérité que son beau-père puisque Claire, la mère de Marie, s’était mariée deux mois plus tôt avec l’ex-amant de sa fille — dirigeait un important cabinet d’avocats d’affaires. Mais on peut aussi parfaitement transposer l’action de Rome — où le quatrième et avant-dernier mari de Claire dirige une clinique spécialisée dans les implants mammaires — à Oslo dont Vincent est originaire, comme son prénom ni son nom ne l’indiquent pas. Malheureusement pour Paul, rien ne se passera comme il l’espérait puisque cette conne de Marie s’est jetée sur Vincent comme la vérole sur le bas-clergé, ainsi qu’aime à le raconter à ses collègues de bureau celui-ci qui ne manque pas d’à-propos, quitte à se laisser parfois déborder par sa volonté de faire peuple pour séduire sa clientèle. Il est propriétaire de vingt-trois pizzérias en Norvège et la perspective de devoir quitter son Italie chérie contrarie quelque peu Marie qui aurait mieux fait de rester avec Raoul, et sa Laguna, dont le garage à Lunéville tourne certes mais ne permet que rarement de s’offrir, à la belle saison, une croisière en mer Baltique. Mais qu’est donc devenue Denise, s’exclament les lecteurs qui confondent stupidement le premier volume et le second, à l’instant même où va sortir le troisième, transformant derechef le second en deuxième, ce qui n’était prévu que par l’éditeur qui s’y connaît en affaires et a réussi, sans trop de difficultés, à faire signer son auteur préféré pour dix-huit tomes à venir. C’est assez dire si Denise va devoir rebondir, d’autant qu’elle vient de découvrir à ce moment précis qu’elle est enceinte de six mois de ce sagouin de Vladimir, le palefrenier de sa sœur aînée Adélaïde dont les parents ne sont pas totalement les mêmes que ceux de Denise qui est ambidextre mais se prétend socialiste.
Cette histoire ô combien édifiante mais susceptible d’être mise entre toutes les mains fera certainement partie, comme chaque année, des six cent sept œuvres romanesques mises sur le marché lors de cette rentrée littéraire automnale. Et tu serais, toi, pauvre niais, capable de persuader de ta justification à exister l’un ou l’autre de ces brillants éditeurs que leur audace et ce goût du risque en somme inné autorise à prendre place au sein du sérail aux côtés de ces entrepreneurs financiers dont le talent remarquable aurait depuis longtemps mérité qu’on leur consacrât un de ces livres nécessaires qui nous disent la vraie vie, avec ses joies et ses détresses, un roman quoi !

août 2014

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C
La littérature de &quot;bidet&quot; c'est toujours bien vendue (voir la collection Harlequin).<br /> Avec son dernier bouquin (il y en aura d'autres) la mère Trierweiler , qui a du chien, à fait un tabac.<br /> Elle se venge et applique le proverbe : &quot;pour une dent,toute la gueule&quot;. Depuis le pauvre François se retrouve avec &quot;cent dents&quot; plantées dans le cul.<br /> L'intrigue DSK à été également bien &quot;vendeuse&quot;.<br /> SVP, ne change pas de style pour tes broutilles, à moins d'avoir quelques belles histoires bien croustillantes et humoristiques à nous révéler
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