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Soit dit en passant

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28 Juin 2020 , Rédigé par Jean-Claude Dorléans

L’Art naqueur et les gogos d’applaudir…

 

 

 

Dans une récente épistole Jean Klépal nous entretenait de l’AC (les majuscules sont importantes qui visent à bien nous faire comprendre que nous ne parlons point de n’importe quoi mais bel et bien de choses capitales, essentielles, de l’Art Comptant pour rien, quand bien même il y aurait quelquefois, souvent, presque toujours, matière à pouffer. Assez d’AC ! Naturellement, les mots ont un sens et s’il en est un à propos duquel il convient de se montrer exigeant, voire impitoyable, c’est bien le terme Rien, qui n’est pas, comme on pourrait parfois se montrer négligeant en le prononçant ou, a fortiori,en l’écrivant, l’absence de tout mais bien au contraire le prétexte à raconter, avec emphase et quelque préciosité, des billevesées. Rien est en vérité le moins que rien, sauf pour ce qui concerne les comptes bancaires de ces parasites qui gravitent autour de l’Artiste qu’ils honorent et promeuvent à grands renforts d’événements plus ou moins internationaux, partageant avec lui les dividendes. Que ne nous a-t-on déjà narré les performances de l’Artiste s’épanchant sur le sens de sa défécation (Oups ! pardon, disons Création si vous le préférez), avec les sous-entendus, les antécédents dont nous ne saurions taire l’importance capitale, notamment pour les générations à venir qui ne doivent en aucun cas ignorer la place  prédominante de l’Art dans la vie quotidienne du crétin le plus ordinaire. Quant aux élites je vous laisse deviner, quand bien même cela s’avère impossible. L’Art Comptant pour rien. Il s’agit en vérité d’une expression inventée par les thuriféraires cherchant par ce biais à tenter de nous convaincre de l’énhormme différence qui existe entre les zartistes de jadis bricolant en silence dans leur coin et les Kréateurs de la fin du vingtième-début du vingt et unième siècles dont les œuvres à jamais impérissables hélas encombrent les espaces où l’on aurait pu planter un arbre ou même ouvrir un bistrot, bref, se soucier de l’existence de tous ceux qui préféreraient ignorer à jamais Maître Koons (c’est une sorte d’exemple et je m’excuse de faire du particularisme car il en existe quantité d’autres dont je ne tiens nullement à faire la promo, ils sauront bien le faire eux-mêmes alors que pour Koons c’est déjà fait et le pouvoir politico-économique s’y est employé avec le succès que l’on sait).
Il fut un temps où l’artiste travaillait totalement dépourvu de la moindre notion de marketing et il était rare qu’il vendit l’une de ses œuvres, ou alors juste pour boire un coup ou s’acheter une toile vierge s’il était barbouilleur. Désormais l’Artiste Comptant pour rien possède son plan de carrière qu’il doit gérer, au même titre que Michel Sardou (qui est lui aussi un artiste, spécialisé dans  la variétoche). Observons au passage combien les temps que nous vivons actuellement regorgent d’artistes, leur champ s’est élargi, on en trouve partout, jusque devant les fournaux, je me suis laissé dire qu’il en existerait dans le sport, c’est dire si la vulgarisation a permis à tout un chacun de s’émanciper et de s’épanouir.
Néanmoins, l’Art Comptant pour rien risque de devoir rencontrer quelques difficultés dues à la généralisation, à l’absence de singularisation, de talent dirons-nous, qui ont marqué les époques antérieures (impressionnisme, cubisme, futurisme, abstraction, etc). Peut-être devrons-nous, la mort dans l’âme, nous résigner à nous passer d’art. Pourquoi la mort dans l’âme, me direz-vous, on vit très bien sans art, quantité de gens l’ont démontré et le prouvent encore, mieux que jamais.

27 juin 2020  

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S
Foin de l'Art Niqueur, et merci pour cette sympathique diatribe contre tous les petits koons de l'Art Con; Ergo gluc, et grant chère !
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