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Soit dit en passant

Mignonnes, allons voir…

28 Décembre 2018 , Rédigé par Jean-Claude Dorléans


La beauté ça ne se mange pas en salade, déclarait dans ses Pensées complètes pour une fin de repas le philosophe Gérard Jugnot alors qu’il tournait, en même temps lui aussi, Le Père Noël est une ordure – bien qu’il n’y eût pas que lui. Ce à quoi Paul Morand, un peu hors sujet, répliquait qu’elle était belle comme la femme d’un autre, sauf que l’Autre n’affiche aucun goût pour le partage et refuse généralement ce fort généreux principe qui soutient que lorsqu’il y en a pour un y’en a pour deux. Au-delà les choses tournent vite à la partouze et la morale en prend un coup, elle aussi et d’aucuns trouveraient là prétexte à médire.

Alain Souchon fantasmait sur la beauté d’Ava Gardner mais il n’est pas le seul et l’on pourrait enrichir la proposition dont la liste serait longue.
Mon voisin de comptoir, qui sirotait son rosé bien frais comme un Parisien en vacances sur la Côte d’Azur, me fit alors observer que la beauté n’est, selon lui, qu’une apparence et que la beauté véritable est tout intérieure. Et de me citer une pléiade de mochetés qui dissimuleraient sous une enveloppe, assez peu propice à l’érection inopinée elle aussi, des merveilles transcendantes dont je ne vous dis que ça parce que sinon cela nous entraînerait beaucoup trop loin et le temps risquerait de nous manquer. Abandonnons donc là tous ces boudins et tournons-nous plutôt vers ces quelques inoubliables qui seront hélas un jour où l’autre si ce n’est déjà fait perdues à jamais corps et biens. Et c’est ainsi que naît la mélancolie, voire l’amertume.
Bien entendu, nul ne peut ignorer la beauté vertigineuse de l’œsophage de Marilyn Monroe, pas plus que l’époustouflant duodénum de Kim Novak. Et il s’en trouvera certainement pour nous vanter la munificence du pancréas que nous cache pourtant Tea Leoni, quant à l’intestin grêle de Scarlett Johansson je vous laisse deviner le trouble qu’il provoque dans le cerveau de son urologue tandis que le mien demeure de marbre lorsqu’il contemple mon scanner thoraco-abdomino-pelvien et il est à craindre que mon enveloppe corporelle ne soit pas à la hauteur de celle de Scarlett mais je ne suis pas hostile à une confrontation, sans témoins toutefois puisque la jalousie n’est pas exclue et peut conduire à des actes répréhensibles que la justice condamne et sont punies par la loi du plus fort qui est celui qui a toujours raison. Un vieux principe qui a fait ses preuves.
En vérité je suis plutôt favorable à la beauté extérieure, l’autre n’intéressant que les médicastres. Je n’irai pas jusqu’à soutenir qu’il faut éliminer tous les tromblons, non, faites-en ce que bon vous semble, moi je m’occuperai des autres, de toutes celles dont vous qualifiez les charmes de superficiels et dont je saurai me satisfaire à condition bien sûr que l’on m’accordât les délais nécessaires car il n’est certes point question de bâcler comme s’il s’agissait de quelque besogne contraignante, j’aime que l’on consacre la plus grande attention à ce que l’on entreprend et je compte bien me montrer à la hauteur de la tâche qui m’attend D’autant que, me révélant poète je vous l’écris en vers, et contre tous. Des dizaines, des centaines s’abandonnant à mon admiration débordante au point qu’il faille en appeler au 18 pour maîtriser l’incendie et éviter de carboniser les collines environnantes. Je vérifierai le moindre détail, testerai la souplesse et la résistance de chaque muscle, aussi petit soit-il, j’apprécierai par le toucher la finesse du grain de la peau, j’embrasserai, je lècherai, je sucerai, mordrai peut-être un peu ici ou là…
Foin des boudins, à moi les jolies filles, les petites pépées,
Ah ! finissons-en en beauté.
Fin décembre 2018

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