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Soit dit en passant

Touche à ton cul, c’est un peu vite dit !

1 Décembre 2017 , Rédigé par jcd

 

J’entendais ces jours-ci une poignée de journalistes, experts en la matière il va de soi, débattre à propos de la question de savoir où se situe la différence entre délation et dénonciation. Et c’est vrai qu’il y a certainement lieu de s’interroger car lequel des deux est le pire sans aller jusqu’à remonter jusqu’en 1943 ? J’ai interrogé mon copain Robert sur le sujet qui se garde bien de trancher puisqu’il donne pour délation la définition suivante : Dénonciation inspirée par des motifs méprisables. [Est-ce à dire qu’il existerait – je n’ose à peine le croire – des dénonciations susceptibles de n’être pas inspirées par des motifs méprisables ?] D’autant que pour dénonciation Robert, toujours lui, n’hésite pas un instant à proposer notamment délation pour synonyme. Difficile de choisir lorsqu’il nous faut, dans la précipitation ou non, signaler aux zautorités compétentes tel individu dont, a priori et même à seconde vue, il y a tout lieu de penser qu’il représente un danger pour la société tout entière ou simplement pour l’un ou l’une d’entre nous mais le danger c’est essentiellement une question d’appréciation et, lorsque l’on est à l’origine d’un danger on sait où cela commence mais plus difficilement où cela s’arrête. Prenons le harcèlement sexuel puisque c’est un sujet à la mode, qui peut affirmer sans risquer de se tromper que le viol n’en est pas l’aboutissement, frisant même la perfection, voire la consécration ? Le viol, selon l’âge des protagonistes, pourrait même s’apparenter à une performance sportive de plus ou moins haut niveau, qu’il nous soit donc permis de nous étonner de ce qu’il ne figure toujours pas parmi les disciplines des jeux olympiques. À Paris en 2024 ce serait quand même une belle opportunité. Mais je m’égare, cette fois encore car dans l’hypothèse précédemment envisagée il ne saurait bien évidemment être question de délation ou de dénonciation puisque le caractère parfaitement légal de la compétition ne saurait être contesté, là où l’absence patente de motifs méprisables saute aux yeux.
En revanche on distingue clairement et sans l’ombre d’une hésitation la nécessité absolue et flagrante qu’il y aurait à dénoncer le comportement à caractère ouvertement sexuel de cet homme, pas nécessairement juif ou maghrébin (ce qui lui ôte toute responsabilité dans le crime sordide de Pithiviers dont il faudra bien un jour que l’on sache qui étaient les neuf-cent-soixante et onze victimes et pour quelle raison s’étaient-elles rendues ensemble à ce concert exceptionnel et gratuit de Michel Sardou, dans la salle polyvalente où Michèle Torr avait fait un tabac en 48 ou 49), ce type donc dont le pénis va et vient dans la main gauche d’une femme, visiblement ambidextre, qui semble ne s’être aperçue de rien et poursuit la dégustation de son pain au chocolat qu’elle tient de sa main droite. Jusqu’au moment où, déséquilibrée au carrefour des Gobelins, elle doit lâcher son pain au chocolat pour s’accrocher à la barre verticale. Néanmoins (et le nez n’a que peu de choses à voir dans le propos qui nous occupe), peut-on sérieusement invoquer l’accusation de harcèlement, qu’on nous permette d’en douter dès lors que, toujours selon Robert, le harcèlement, sexuel qui plus est, est le fait d’un supérieur hiérarchique. Or, on voit clairement dans l’exemple ci-dessus que n’existe aucune notion de supériorité hiérarchique ni même d’infériorité tout aussi hiérarchique, d’autant que nos deux personnages sont debout dans l’autobus 91, qu’ils sont l’un et l’autre de taille sensiblement égale et qu’aucun des deux n’a évoqué la possibilité d’une quelconque augmentation de salaire, sous réserve de…
Force est de constater qu’en l’absence de tout harcèlement sexuel de la part de l’un ou l’autre des protagonistes il ne serait guère opportun de se lancer dans une vaste opération de délation ou de dénonciation, compte tenu du fait que, de surcroît, nous n’avons nul motif méprisable susceptible de justifier semblable perversion. Fort heureusement ce comportement débouche parfois, nous l’avons vu jadis, sur l’épuration dont la coutume semble s’être un peu perdue ces teùmps derniers et qui veut que l’on tonde les femmes coupables, ce qui peut certes procurer quelques petites satisfactions, mais les joies sont souvent mesquines et, sans ambition, elles demeurent généralement hélas sans lendemain.
Que la femme, ambidextre rappelons-le, affiche une attitude essentiellement passive et s’abstienne de tout geste délibérément actif pouvant donner lieu à quelque spéculation hasardeuse, voire tendancieuse, nul n’en disconviendra quand il s’agit en vérité de déterminer les responsabilités de chacun, en se gardant bien de prendre parti puisque dans cette affaire nous n’avons rien à y gagner. Et puis, comme disait Ambroise-Polycarpe de La Rochefoucauld…


1er décembre 2017

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